Parution en ce jour de la nouvelle série de l’Affichage Messalino-Claudien. Cette série est la sixième ; elle est intitulée : « HA HA.. » (avec deux points de suspension – ponctuation qui est une invention de singe).
Voir [ici].
Cette série est constituée de morceaux pris au Docteur Faustroll de Jarry. Elle récupère en particulier la parole de Bosse-de-Nage, grand singe papion ; en qui l’on peut voir (on a vu) un ancêtre du perroquet de Zazie (« Tu causes, tu causes, c’est tout ce que tu sais faire… »). Mais Bosse-de-Nage, moins avancé encore, ne sut jamais, dit Jarry, de parole humaine que « HA HA.. »
(Manière pour Pontcerq de saluer aussi Meens et ses toupies, en passant – l’été n’étant pas facile, toujours, ou pas pour tout le monde également.)
Ces textes et ces images seront, comme le veut la tradition (et la loi des séries), sauvagement et poliment affichées dans les rues de Rennes en particulier.
Bosse-de-Nage répond peut-être à ces édiles nerveux et nettoyeurs, Antoine Cressard (« Révéler Rennes ») et Cyrille Morel (« maire-adjoint à la sécurité civile, la prévention des risques, la vie nocturne et la propreté »). Voir en post-scriptum quelques explications.
Bosse-de-Nage, à sa manière (de singe), demande en passant si la Ville de Rennes a jamais financé un produit culturel sur mur de qualité supérieure au moindre de ses haha à lui.
Et il demande incidemment (s’il en faut vraiment un) où le nettoyage s’impose. (Hic aut illic?)
D’autres collages suivront ailleurs. N’hésitez pas à reprendre ces affiches. Aucun droit n’est jamais réservé.
(Élève Jarry Alfred – en philosophie au lycée de Rennes depuis 88 ! – et petit con ! – si au lieu de potasser ton latin ou tes suites mathématiques tes professeurs, ou nous les édiles, t’attrapons à courir les rues à vélo et à coller tes écritures avenue Janvier, place Hoche, ou en bord de canal, tu vas voir un peu ce que tu vas prendre : 0, 12, 32, 34 ; 0, 24, 64, 68 ; 0, 36, 96… ?)
Jarry, nous t’aimons ! À Laval, à Saint-Brieuc, à Rennes, à Paris ! Alors, va ! Cours ! Pédale !
Et pour juillet, à toutes et tous, haha..
et salut !
Nitimur in vetitum semper cupimusque negata.
Pontcerq,
juillet 2021.
PS.
Pour y voir plus clair sur ce qui se passe à Rennes, dans les rues ou au Conseil Municipal des élus, nous offrons le résumé suivant [entièrement copié/collé à partir de l’article donné par Ouest-France, le 29 juin 2021 : voir [ici] l’original] :
– Antoine Cressard, conseiller du groupe minoritaire « Révéler Rennes », demande (quaerit) : « quels sont les nouveaux moyens concrets pour identifier les contrevenants », estimant nécessaire de renforcer la vidéoprotection et de « changer de braquet » contre ces dégradations.
– Le groupe de Charles Compagnon a décidé de déclarer au sujet des stickers : « Nous sommes d’accord sur le constat de pollution visuelle. Entre 2018 et 2021, tout le monde a constaté que les faits étaient en hausse, notamment les stickers. »
– Cyrille Morel, qui est « maire-adjoint à la sécurité civile, la prévention des risques, la vie nocturne et la propreté », indiqua (indicavit) : « En 2020, il y a eu 708 procès-verbaux émis pour dépôt sauvage » ; et : « 32 000 m² de surface ont été effacés par les services municipaux ou une entreprise spécialisée (notamment pour le couvent des Jacobins) ». L’entreprise spécialisée s’appelle ###### (entreprise non nommée dans l’article). Cyrille Morel, en outre, a concédé (concedit) : « La question des tags nous préoccupe » ; « une zone urbaine d’expression d’une trentaine de murs a été mise en œuvre par la Ville, notamment rue Vasselot, un vrai support culturel (verus murus culturalis est) ».
– En réponse à Antoine Cressard, Cyrille Morel souligna, sans la rejeter totalement, que « si la vidéoprotection peut servir à ça (in ea re proesse), ce n’est pas non plus l’alpha et l’oméga pour lutter contre les tags ». Il dit que la Ville (Urbs) devrait lancer une campagne de sensibilisation en septembre 2021.
– Nonobstant, le conseiller et chef de file (factionis caput) du groupe minoritaire « Libre d’agir pour Rennes » a fait remarquer au passage qu’à « chaque fois que nous sommes intervenus sur ce sujet, nous nous sommes vus reprocher (nos in eo reprehenderunt) au mieux une attitude polémique ou au pire une caricature d’une réalité tout autre (longe aliam realitatem) ».
– Le journal Ouest-France, au sujet des faits, écrivit et résuma (scripsit et contrahit) : « La ville de Rennes remet à jour sa facturation des frais de nettoyage de graffitis et d’enlèvement d’office des déchets et affichages sauvages. » / « 12 € pour un sticker, 32 € pour un tag, 34 € pour une affiche. »
Rennes, 13 juillet 2021.
[Affichage réalisé avec le soutien et le financement du CBEP]