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« Il y a deux variétés de statique intelligente, comme il y a deux manières de comprendre la fonction du hebel-levier. La première, celle du physicien (centre de gravité, moment d’une force, etc.), intervient aussi peu ici que dans les innombrables cas où l’homme pose ou place “correctement” des choses l’une sur l’autre. Malheureusement, la psychologie n’a pas fait jusqu’ici d’enquête sur cette sorte de physique de l’homme naïf, qui au point de vue purement biologique a plus d’importance que la science de ce nom. Car il ne s’agit pas seulement de la statique et de la fonction du hebel-levier ; une quantité d’autres problèmes physiques existent ainsi sous deux formes ; la forme non scientifique détermine à chaque instant toute notre conduite. Quelle que soit la nature de la statique naïve de l’homme, une observation superficielle montre déjà que la pesanteur d’un côté et les formes de l’espace de l’autre, prises au sens concret, y jouent un aussi grand rôle que les forces et les longueurs prises abstraitement dans la statique physique rigoureuse. » (W. Köhler, L’intelligence des singes supérieurs, 1917, p. 113-114 ; trad. fr. : P. Guillaume)