« Pinocchio (1940) et Frankenstein (1931) ne figurent pas seulement deux créatures, monstres attachants et singuliers, mais ont aussi en commun l’histoire de deux fils (l’un la marionnette, l’autre le savant fou) luttant avec le désir tout-puissant de leur père. La marionnette, après avoir été trompée, humiliée, défigurée, sacrifiée et réduite à un bout de bois flotté, finira en “ véritable petit garçon ”, veillant sur les jours de son père vieillissant. Le savant fou, chercheur inquiet et infatigable, fiancé à une jeune femme délicieuse et irréprochable, verra son désir de liberté et de solitude brisé puis confit dans la paisible existence de l’héritier d’une grande famille aristocratique bavaroise dont le nom, nous dit son père, jamais ne devra s’éteindre.»
L’auteur de ce livre enseigne le cinéma et il faudrait supposer raisonnablement que les deux textes qu’il propose ici à la suite l’un de l’autre, sur le Pinocchio de Walt Disney puis sur le Frankenstein de James Whale, sont deux analyses filmiques ; ils sont cela, très certainement ; ils l’ont été au commencement, sans l’ombre d’un doute. Et puis ils se sont mis à dériver ; et à devenir, en se réunissant pour être Deux fils comme aussi séparément, tout autre chose.