« N’espérez pas un compte-rendu classique : impossible tant c’est dense, riche, érudit et surtout déroutant. On est pris de vertige. Ceux (dont je suis) qui appellent de leurs voeux au renouvellement d’un genre qui s’épuise, se répète et tourne en rond (du moins en France) seront comblés avec cette chose qui réenchante la biographie en la réinventant. » Pierre Assouline, La République des livres
« Voilà ce que cette biographie a de grand : elle sait qu’un homme n’est jamais le héros de sa propre vie, et qu’aucune existence ne se résume à elle-même. […] Ceci dit, que les amateurs de Büchner se rassurent : il s’agit bien de la biographie la plus complète le concernant. » David Caviglioli, Le Nouvel observateur
« C’est bien au «réseau Büchner» que Frédéric Metz s’intéresse. La vie et l’œuvre ne sont pas décryptées en tant que telles, mais mises en correspondance avec des dizaines d’autres, le tout formant un fascinant morceau de l’histoire de l’Europe dans les années 1830, à l’heure de l’éclosion des idées révolutionnaires – les droits de l’homme, les débuts du socialisme et du communisme – et de leur répression. » René Solis, Libération
Recensions / Presse
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René Solis, « Coup de cœur », dans « La Dispute », France Culture, 3 décembre 2012. [voir le site]
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René Solis, « Büchner à la renverse », Libération, Vendredi 28 décembre 2012. [page 1] [page 2]
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G. D., « L’Effeuillée », n° 10, janvier 2013, p. 15.
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David Caviglioli, « Comment raconter une vie ? Mille pages sur Georg Büchner », Le Nouvel Observateur, 24 janvier 2013, [lire l’article]
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Emmanuel Laugier, « Un Mille-feuilles pour Büchner », Le Matricule des Anges, n°140, février 2013. [Lire l’article]
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Pierre Assouline, « Achtung-respect pour une folie de biographie sur Büchner », La République des livres, 19 février 2013, [Lire l’article]
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Lénon, « Comme une bio de Büchner faite de récits arrachés », sur le site : « C’est toujours ça » mai 2013, [Lire l’article]
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Christophe David, « Recension », Europe, Juin 2013, p. 375-377. [page 1] [page 2]
- Adaptation radiophonique pour France Culture et le festival d’Avignon, par Irène Bonnaud, avec les élèves de l’Ecole du Théâtre National de Bretagne, 10 juillet 2014 [présentation]
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Franck V. Yeznikian, Cahier critique de poésie, septembre 2015 [Lire l’article]
Présentation
Ce livre est une biographie de Georg Büchner, écrivain : et alors il est, de toutes celles existantes, la biographie la plus complète à ce jour en français – s’appuyant fidèlement sur (pillant de façon éhontée) les plus récentes et passionnantes publications de la recherche allemande ; traduisant des témoignages sur Büchner en français pour la première fois ; donnant à lire des textes inédits en France. Et livrant tout cela de la manière la plus brute et la plus précise qui soit, afin que le lecteur ait lui aussi sous les yeux, autant que possible, les témoignages au plus près des sources.
Mais ce livre, aussi, n’est pas une biographie de Georg Büchner. Car il devrait parler de Büchner ; il parle de Büchner et de Weidig. Il devrait parler de Büchner et de Weidig ; il parle d’August Becker, de Tschudi, de Zeuner, de Barbara Küntzel née Rasch, d’Harring. Il devrait parler de la Hesse, de Gießen, de Darmstadt ; il parle de l’Amérique, de Cincinnati et de Milwaukee ; il parle de Lyon, de la Croix-Rousse, où des militaires
tirent à l’aveugle sur la foule ; il parle du port du Havre grouillant d’émigrants attendant des bateaux. Il parle de ce qu’on voit depuis le sommet du Guebwiller, dans les Vosges, au lever du jour ; il parle d’une fenêtre donnant sur le lac, à Zurich ; et de la tapisserie verte d’une chambre, près de l’église Saint-Thomas de Strasbourg – en face de la manufacture de tabac (là où la Société des droits de l’homme recrute le plus grand nombre de ses militants) ; il parle du cadavre d’un condamné à mort conduit à l’institut d’anatomie de Gießen, pour dissection, le 24 mai 1834 ; il parle des baignades nocturnes de Lenz, poète, dans l’auvale d’une fontaine à Waldersbach ; il parle de pistolets, de dagues, mis à la ceinture, tandis qu’on s’apprête, une nuit, dans Francfort, à l’insurrection qui doit mettre la Révolution à l’Allemagne entière.
Il en résulte une machine énorme, encombrée, aux connexions multiples – et dont le fonctionnement n’est pas sûr. C’est que ce livre est un vaste plan d’immanence sur lequel se connectent entre eux (ou ne se connectent pas – et alors flottent, dérivent) des milliers de faits épars. Il harnache la Révolution, les cailloux d’Halley et les œufs en ribambelle de l’alyte.
L’ensemble de cette machine intitulée « Georg Büchner Biographie générale » est par ailleurs lancé à travers le temps de l’Histoire (et des grèves faites à l’Histoire) ; est jeté, et fonce à l’aveugle, dans l’espace sidéral de l’Univers – comme Halley, comme la Terre, comme un caillou d’Orion.